Je ne vis pas à Marseille, je vis dans une charmante bourgade entourée d’usines. Et tous les jours, j’ai plus de 2h de trajet quotidien en transport en commun. 

Je commence donc à t’apprécier, cher habitant marseillais, mais il y a une chose que je ne comprends pas : c’est ton rapport aux escalators. 




Pour mieux comprendre l’objet de mon courroux, laisse moi d’abord te conter mon périple quotidien (qui a dit « on s’en fout! ») : 

Porte de l’appartement claquée, je descends mes 4 étages sans ascenseur pour récupérer ma voiture. Il fait froid en ce moment, donc je gratte le givre. Je gratte le givre donc je suis en retard. Ce n’est que le début (du retard accumulé).

Niveau de frustration 10%

Les parkings de la gare sont pris d’assaut, alors je me gare à 5 minutes de marche. Etant donné que je suis en retard, je cours pour attraper mon train. La majorité du temps, il a 5 minutes de retard. J’ai couru pour rien, j’ai chaud et j’ai manqué de glisser 4 fois sur la passerelle gelée. 

Niveau de frustration 20%

Je suis dans le train direction Marseille Saint Charles. Tous les matins il arrive déjà plein. Attendre debout 2 arrêts de métro ça passe, autant 25 minutes de TER c’est moins marrant.

Ce même train prends  5 minutes de retard pendant le trajet. Sur la chaine alimentaire des trains, le Gardanne - Marseille doit être tout en bas, parce que c’est toujours nous qui ralentissons pour laisser passer les autres. 

Niveau de frustration 50%




J’arrive à la gare, il me reste 20 minutes pour arriver à l'heure. Je peux le faire. Ou pas, parce que le métro vient de partir sous mon nez. Le panneau lumineux me nargue « Retente ta chance dans 4 minutes ma vieille ». 

J’ai vu récemment un reportage sur la qualité de l’air dans les métros, qui dit qu’en gros respirer directement au pot d’échappement d’une AX Diesel est moins nocif. Je suis joie. 

Niveau de frustration 70%




Je sors du métro, il est 8h48. J’ai 10 minutes de marche jusqu’au bureau, je vais même arriver, un tout petit peu, en avance ! 




Et là, Patatra. 

Les habitants de Marseille m’offrent un escalator long comme mon bras, remplie au 2/3 de gens immobiles. Pourquoi au 2/3 ? Parce que Micheline-you-shall-not-pass a enrayé la machine. 

Alors que tous les pressés avançaient gaiement sur la file de gauche, Micheline a décidé qu’elle n’adhérerait pas au système.  Droite comme un I sur la file de gauche, elle nous oblige tous à attendre derrière elle, tapant d’un pied impatient. 

Niveau de frustration : 100% 




J’ai envie de tomber théâtralement à genou et d’hurler « POURQUOIIIIIIII? »

Pourquoi ne pas vous mettre pas sur la droite  pour laisser avancer les autres ? A Paris, votre famille aurait été maudite sur 3 générations pour moins que ça . (oui, je dis ça par expérience).




Parfois, une fois arrivée en haut, j’ai envie de vous rattraper dans la rue et de vous demander pourquoi vous, Micheline, vous avez décidé de vous arrêter sur le coté gauche de l’escalator. Qu’est ce qui, dans votre vie, vous a rendu si peu à l’écoute du monde extérieur, pour ne pas voir que 40 personnes sont bloqués derrière vous, à cause de vous !

Parfois j’ai un peu de chance, je suis juste derrière vous Micheline. Et là, je prends ma plus grosse voix pour vous dire« Pardon ! » . Le pardon qui veut dire « sérieusement ?….. Sérieusement ?! ». Mais ça n’a pas l’air de tilter de votre coté. Pire, vous me regardez comme si j’avais crié « Paris est magique » dans l’escalator. 




Certes, je pourrais prendre l’escalier, mais y’a beaucoup trop de marches. Et on arrive en même temps que l’escalator en haut, le souffle et les jambes en moins.




Certes y’a des choses bien plus graves dans la vie. Certes. 

Mais comme l’a si bien dit un candidat un jour « 2h de trajet, c’est 2h où je ne suis ni au boulot à avancer au travail, ni chez moi à profiter de ma famille » Alors…. on serre à droite SVP.