Dans ce cas, parlons voyage, et d’un pays en particulier, ou plutôt un archipel d’environ 7000 îles : les Philippines.

Vous savez ce pays quelque part là-bas, entre l’Asie et l’Océanie, ravagé par les ouragans et autres typhons tous les ans. Ce pays qu’on connait si bien parce qu’on voit régulièrement des photos d’enfants trop mignons à la TV, dans les magazines, grâce au Cloud, ou parce qu’on a vu le dernier reportage de Carole Rousseau sur TMC évoquer l’exploitation des ouvriers philippins dans l’industrie textile.

Désolé de vous décevoir, ce n’est pas sur ce sujet que je souhaitais m’aventurer. Justement parlons aventures…

Quand on voyage aux Philippines, il faut faire des choix. Parce que visiter les 7107 îles d’un coup c’est compliqué (sauf si c’est votre métier). Alors en bon routard/backpacker que vous êtes, vous imaginez votre itinéraire avant d’atterrir à Manille, bref, vous planifiez votre séjour. 

Sauf qu’aux Philippines, rien ne se passe jamais comme prévu, et justement, c’est ça le kiffe!

Comme voyager dans une Jeepney. Vous visualisez ces jeeps américaines datant de la seconde guerre mondiale ? Et bien imaginez ces jeeps pimpés (oui oui comme dans Pimp my Ride avec Xzibit), arborant des couleurs flashy/fluo, et les suspensions en moins. Bref le genre de véhicule qui passe facilement inaperçu en ville. Sauf qu’au lieu de profiter du jacuzzi à l’arrière, vous voyagez pendant 8 heures avec des poules et des poulets entre vos jambes. Mais comme il reste de la place, il y a aussi les valises, les ressources et les vivres d’une bonne vingtaine de personnes à la fois sur le toit, à côté de vous, au dessus et en dessous de vous (selon le bon vouloir de la route). Je vous laisse imaginer le calme reposant qui accompagne votre transport.

Et comme vous aimez l’aventure et aviez prévu de vous rendre sur une des plus belles îles de l’archipel, vous prenez ce moyen de transport. Le guide du routard vous avait prévenu : « voyage en Jeepney uniquement, 7 ou 8 heures de route pour 128 kms ». Vous avez bien sûr pensé que le Routard avait exagéré, ou qu’il s’agissait d’une faute d’impression. En réalité, le bouquin avait simplement oublié de préciser qu’il fallait traverser la jungle, un lendemain de forte pluie de surcroît. Ambiance Jurassic World quoi.

Je vous épargne les détails, les cris et autres hurlements pendant les périodes d’embourbement à quelques centimètres du bord du chemin, vous donnant un aperçu d’un saut à l’élastique en plein coeur de la jungle en Jeepney, sans élastique.

Après 8h de route, 3 vertèbres en moins, un collier de plumes, et 10 litres d’eau évacués, vous arrivez à destination. Le lendemain, vous comprenez pourquoi vous avez effectué ce périple dans la jungle avec des poules entre les jambes. Vous le comprenez après vous être équipé de palmes, masque et tuba. Lorsqu’avec votre partenaire et votre guide, vous vous retrouvez dans les eaux transparentes de la Mer des Philippines, en plein milieu d’un bal de raies manta, dansant et tourbillonnant autour de vous. Le temps s’arrête, vous ne répondez plus de rien, vous contemplez, vous profitez simplement de ce spectacle unique et majestueux. De retour sur le sable, vous repensez à ce moment hors du temps, l’esprit léger, avant de connaitre un retour brutal à la réalité : vous apercevez la Jeepney qui n’attend que vous pour le chemin retour.

Pour les moins aventuriers d’entre vous, vous pouvez aussi visiter les Calanques de Sugiton ou Sormiou. Marseille aussi peut vous offrir son lot d’aventures. Bon d’accord, ça ne vaut pas une baignade avec les raies manta, mais qui sait, vous repartirez peut être de la cité phocéenne avec un nouveau job en poche…