Le recrutement tel qu’il est habituellement mené est un processus fastidieux, coûteux et stressant, pour le candidat comme pour l’entreprise. Qui prend réellement plaisir à aller passer un entretien, ou même à en faire passer un ? De plus, son efficacité réelle pose question : un processus de recrutement classique n’est pas sans poser plusieurs problèmes. Combien de candidats sont-ils mal évalués en entretien ?
Les limites de l’entretien
Après tout, un entretien est une entrevue relativement courte ayant lieu dans un contexte parfaitement factice, et durant laquelle chaque partie cherche à se mettre en valeur et à gommer ses points faibles. Même répété plusieurs fois, aucune des deux parties ne pourra avoir un aperçu naturel et sans filtre de l’autre, ce qui est pourtant décisif pour faire le meilleur choix.
Mais avant tout, il ne faut pas oublier qu’être candidat n’est pas un métier ! Certains candidats brillants peuvent tout-à-fait passer complètement à côté de leur entretien et sembler incompétents aux yeux du recruteur, lui laissant ainsi à leur insu une image complètement fausse d’eux-mêmes. La faute à la pression et au manque d’authenticité du processus d’entretien lui-même.
Le coût d’un recrutement
Il y a un autre obstacle de taille. Un candidat peut être brillant, mais se sentira-t-il à son aise dans l’entreprise ? En partagera-t-il les valeurs ?
Bien que cela puisse sembler trivial,
il n’en est rien. Ces questions impactent directement la productivité du futur collaborateur, ce qui représente évidemment un coût pour l’entreprise.
Il peut s’agir d’un manque à gagner si la personne en question n’est pas suffisamment efficace : inadéquation avec les valeurs de l’entreprise, manque de motivation, mauvaise intégration, sentiment d’inutilité ou autre mal-être, toutes ces raisons peuvent entacher le potentiel d’un collaborateur doué, et donc impacter les recettes de l’entreprise.
Mais il peut également s’agir de réels coûts en cas de turnover ! 4% des salariés quittent leur emploi dès le premier jour, et une grande majorité décide de rester ou non durant les 6 premiers mois. Il est avéré que le turnover constitue l’une des plus lourdes charges financières de la fonction RH.
Un recrutement plus global
Un processus novateur et somme toute très simple a déjà été mis en place dans certaines start-ups pour pallier toutes ces difficultés. Dans ces entreprises, le
“team fit” est la dernière étape du processus de recrutement. Il permet de mieux évaluer les soft skills du candidat en le mettant dans une situation plus naturelle.
Concrètement, cela peut se traduire par un moment (une soirée ou un repas) que le candidat passe en compagnie de tous les collaborateurs, pour observer si le courant passe bien. L’idée est de tout faire pour mettre le candidat à l’aise et ainsi lui permettre d’être authentique. Il n’est pas nécessaire de parler de travail, car l’atmosphère doit être la plus détendue possible.
C’est le cadre informel de la situation qui permet de retrouver des réactions plus naturelles et moins calculées chez les candidats. Idéal pour se projeter et savoir si le candidat partage la culture de l’entreprise. Ainsi, le risque d’embaucher un collaborateur qui ne se reconnaîtra pas vraiment dans l’esprit de l’entreprise est largement amoindri.
Ce n’est pas pour autant que l’entretien classique est à jeter ! La méthode team fit est un exemple de complément à un recrutement qui peut permettre d’en améliorer l’efficacité sur certains aspects.