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Alors que l’ouragan Florence continue de dévaster la côte est des Etats-Unis après avoir causé la mort de dizaines de personnes, des idées fusent de toutes parts pour minimiser les dégâts de ce genre de catastrophes naturelles qui menacent pays et populations.

Heureusement, au siècle de la technologie, diverses initiatives ont déjà pu voir le jour. Pour certaines, il s’agit de minimiser le risque. Pour d’autres, de pouvoir réagir de la meilleure façon en cas d’urgence. 

Durant la dernière décennie, les pertes économiques directement dues aux catastrophes ont été de l’ordre de 200 milliards de dollars par an en moyenne. Ce chiffre est en constante augmentation depuis plusieurs décennies. 

Prévenir 

Il y a quelques années déjà, un site internet ayant pour but d’identifier les risques de catastrophe selon l’aire géographique, ThinkHazard! a vu le jour. Accessible à tous avec une simple connexion internet, le site dispose d’une base de données considérable contenant des informations sur toutes les aires géographiques du monde. Tout un chacun peut s’y rendre et prendre connaissance des risques principaux de catastrophe naturelle dans une région spécifique, de l’éruption volcanique au tsunami, en passant par les feux de forêts.

Ainsi, quelques clics suffisent par exemple à constater que la région de Marseille sera très probablement sujette à des crues durant les 10 prochaines années, lesquelles seront susceptibles de causer des dégâts et de menacer des vies. Il est en revanche très improbable qu’un cyclone se pointe aux portes de la ville. Ce service est donc très utile pour informer la population, et pour pouvoir prendre ses précautions avant d’entreprendre quoique ce soit. En effet, le site compte également une section Recommandations pour chaque risque selon la localisation.

Alors que ThinkHazard! a pour but de préparer la population d’une région à l’éventualité d’une catastrophe, la technologie Salter Sink vise à agir sur l’environnement en vue de diminuer la probabilité de survenue d’une catastrophe naturelle bien spécifique : l’ouragan. Un ouragan se forme lorsque la température de surface de la mer est trop élevée. Par un procédé qui consiste à mélanger les eaux chaudes de surface avec les eaux froides de profondeur, Salter Sink pourrait empêcher la formation d’ouragans, ou au moins en diminuer l’intensité

La technologie est si ingénieuse qu’elle est soutenue par Bill Gates. En revanche, son utilisation pose quelques soucis, notamment le nombre de dispositifs de ce genre à mettre en place dans une zone spécifique pour empêcher un ouragan : de 150 à 450 selon les scientifiques à l’origine du projet. Le projet pourrait également avoir comme conséquence de diminuer la propension de l’océan à absorber le CO2 de l’atmosphère. Pour ces raisons, le projet pourtant prometteur n’a toujours pas été adopté à grande échelle par le gouvernement américain. Il lui avait pourtant déjà été présenté dès l’année 2007, suite à l’ouragan Katrina. 

La technologie Predict est un dispositif visant à prévoir les inondations. L’équipe scrute en continu les données des radars météo et les pluies qui s’abattent sur une région en particulier, pour simuler l’impact des précipitations et ainsi déterminer des plans d’action adaptés aux risques selon la localisation. Plus d’une commune française sur deux a déjà utilisé cette technologie. Le principal avantage pour une commune est de connaître les risques à l’avance, et donc de pouvoir réagir rapidement et efficacement en cas de crise.

L’an passé, Scott Knowles, historien spécialisé dans les catastrophes naturelles, a publiquement fait part d’une idée qui pourrait améliorer l’efficience de la réaction de l’Etat américain en cas de catastrophe naturelle. Le concept imaginé par l’historien réside en l’établissement d’une agence fédérale américaine chargée d’enquêter sur les catastrophes naturelles pour en tirer des conclusions plus claires et plus précises. 
En cause notamment, la fiabilité des études actuelles sur le sujet qui laisse à désirer. De la création d’une telle entité pourrait résulter une connaissance et une compréhension accrues de ces phénomènes ainsi que des stratégies plus efficaces en matière de prévention et d’action. A la clef, la possibilité d’avertir les populations de façon plus pertinente et ainsi de minimiser le risque de dégâts humains et matériels. 

Réagir 

En cas d’urgence, la technologie peut aussi aider. Zello en est la preuve. La réputation de cette application de talkie-walkie communautaire n’est plus à faire. L’utilisateur peut se connecter à plusieurs chaînes thématiques et échanger de vive voix avec les autres utilisateurs connectés, par exemple pour communiquer des informations en temps réel. L’application, disponible sur tous les smartphones, a prouvé son efficacité lors de l’ouragan Irma, notamment pour les habitants des zones sinistrées.

En Allemagne, une autre application permet aux autorités de communiquer en temps réel avec les citoyens. Katwarn est une plateforme mobile qui sert aux autorités pour envoyer des avertissements aux utilisateurs en temps réel en cas de danger; Selon la zone où se trouve l’utilisateur, la police peut le prévenir d’un danger imminent, sous forme de notification push, afin qu’il puisse se mettre à l’abri. Cette application n’est pas encore utilisée à grande échelle, mais uniquement dans certaines villes allemandes notamment. Dans les villes qui l’utilisent, l’application est également aux panneaux publicitaires, sur lesquels peuvent donc s’afficher des informations ayant trait aux risques éventuels.

À plus grande échelle, le gouvernement américain a prévu de tester un système d’alerte par sms à tous les détenteurs d’un téléphone portable présents sur le sol américain. Il s’agira de tester pour la première fois un nouveau système permettant de prévenir toute la population des Etats-Unis en cas d’urgence, comme une catastrophe naturelle ou un attentat par exemple. Le test aura lieu le jeudi 20 septembre à 14h18 précisément, à l’initiative de la Fema (l’agence fédérale de gestion des situations d’urgence). Cette manoeuvre sans précédent se déroulera dans un contexte particulièrement à propos, alors que l’ouragan Florence menace la côte est des Etats-Unis.

Une fois une catastrophe arrivée, les robots de Robin Murphy, directrice du Department of Computer Science and Engineering de l’université A&M du Texas, pourraient encore changer la donne. Elle a ainsi conçu une gamme de robots spécialisés pour agir en situation d’urgence. Ces robots, présentés en 2015 lors d’une conférence TED par la principale intéressée, sont capables de voler, creuser et nager pour assister les secouristes. Faits pour jouer le rôle d’éclaireur et fournir des informations, ils pourraient faire gagner un temps précieux aux secouristes et donc sauver plus de vies. A long-terme, ces robots se montreraient si utiles qu’ils feraient gagner plusieurs années aux collectivités pour reconstruire et réparer les dégâts causés.

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