LE COIN DES CURIEUX

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« - Bonjour Benjamin, c’est Hugo de Sept Lieues. J’ai une bonne nouvelle, suite à vos entretiens, mon client a décidé de vous faire une proposition d’embauche : 54 k€, mutuelle, 8% de variable, démarrage dans 3 mois… La belle vie quoi? génial non? Alors ? 
- Ba en fait, Hugo… Merci pour tout, mais je ne vais pas pouvoir accepter »

Ca arrive. Disons que ça peut arriver… surtout quand on a manqué de rigueur!
Et croyez moi qu’à ce moment là, c’est la dernière chose que vous voulez entendre… 1,5 mois que vous bossez à fond sur la recherche, compétences niches, vous avez traqué le moindre mec qui avait un jour dit « VHDL » sans savoir que vous pouviez lui tomber dessus, vous avez perdu des soldats en route, éliminés par le client en entretien, tout ça pour repartir de zéro maintenant ?! 

La vie est injuste, hein? Moi je pense qu’elle n’est pas si injuste que ça! La plupart du temps toi consultant en recrutement, tu le savais au fond de toi que ça pouvait arriver. Mais par facilité tu t’es mis des œillères, tu t’es bouché les oreilles, tu t’es persuadé que tout allait rouler comme sur des roulettes, que ton candidat et ton client « belong together » et que ça allait se finir comme dans un film romantique américain avec des coeurs partout… Mais non, ça marche pas comme ça.

Quelle est la raison du refus de Benjamin, notre ex-candidat-chouchou?
Elles peuvent être multiples: il n’était peut-être pas vraiment en recherche ou pas si prêt à quitter la boite qui l’a accueilli il y a 15 ans, le temps de trajet pour aller au bureau de notre client est peut-être finalement trop important pour aller chercher son fils Tom à la crèche à 17h30, la femme de Benjamin ne veut plus déménager, en refaisant mieux ses calculs il a besoin d’un salaire plus élevé pour s’y retrouver, il a accepté une meilleure offre de la part d’une autre entreprise dont on ne connaissait même pas l’existence…

Peu importe. Notre métier de consultant est de projeter Benjamin et de valider avec lui à chaque étape, du premier contact jusqu’au dernier entretien, que lui et sa famille étaient prêts à changer leur vie, et que ce que propose notre client correspond au changement souhaité. Et au contraire notre métier n’est pas de faire l’autruche ou de faire perdre du temps à des candidats et à des managers qui ne sont pas faits pour travailler ensemble, pour une raison ou une autre. Nous ne sommes pas là pour faire rentrer des carrés dans des ronds !

Malgré ça, et heureusement pour nous, il peut arriver qu’un candidat refuse une offre d’embauche tout simplement parce qu’il avait le choix, et qu’il s’est donné les moyens de pouvoir accéder à plusieurs opportunités qui pouvaient toutes potentiellement correspondre à son projet. Il a choisi celle qui lui paraissait, en son âme et conscience, la meilleure pour lui. Nous connaissions le risque, notre client connaissait le risque.

Bravo, félicitations et bonne continuation Benjamin !

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