Ce matin dans le Jet BUS, de la belle ville de Marseille, qui relie Luminy au Prado j’ai eu peur : peur de l’incidence que pourrait avoir l’intelligence artificielle sur nous. Chacun de nous a déjà vu, lu ou entendu des réquisitoires contre la technologie. De ce fait, il est important que vous sachiez que je ne fais pas partie des “négationnistes 2.0” ni des conservateurs. Bien au contraire. Comme je le disais, j’étais dans le BUS pour me rendre au travail quand j’ai pensé aux sensations et à l’excitation que pouvait avoir l’IA sur nous, humains. En effet, ces bijoux technologiques nous assistent de plus en plus au quotidien. Constat simple : ils prennent davantage de place dans nos vie qu’il y a 5 ans. S’ils agissent concrètement sur des activités quotidiennes, cela signifie que la part “humaine” des interactions journalières diminue. On ne peut pas conserver les deux parties. Comme dans la vie, tout le monde n’est jamais gagnant, une des parties est forcément lésée. La notion d’assistance reflète bien la situation vers laquelle on tend de plus en plus. 

 Mais est-ce vraiment ce que l’on souhaite ? 

À trop vouloir rendre les choses faciles et accessibles on enlève une part d’excitation envers l’inconnu. En effet, si tout est programmé et réglé à l’avance, notre comportement change et s’adapte à une certaine monotonie. Au début de chaque innovation, l’Homme est animé par une envie de découvrir car le progrès suscite de l’excitation. Cependant, très vite, la lassitude s’installe car elle est ancrée dans une routine perpétuelle. 

Prenons l’exemple de la voiture autonome : c’est une avancée majeure dans la course à l’innovation. Comme avantages on peut retenir la sécurité d’utilisation, le côté pratique, la fiabilité etc. Sur le papier tout cela donne envie mais après quelques mois d’utilisation quand sera-t-il de la conduite personnelle ? Bien qu’il soit assez contraignant de conduire dans une grande ville aux heures de pointe, les sensations de la conduite sont plus ou moins toujours agréables sur l’autoroute ou sur des chemins de campagne. Appuyer sur la pédale d’accélération, faire gronder le moteur, tourner le volant, anticiper les virages sont de nombreuses actions vectrices de sensations. Inutile de vous préciser (mais je le fais quand même) que ça ne sera plus d'actualité dans quelques années. Une fois le contexte posé, imaginez-vous un avenir radieux et sans aucun regret avec la voiture autonome ? Il existe une multitude d’exemple de ce style. Exemples qui, de prime abord, ne nous effraient pas mais qui, quand ils sont adoptés, nous font regretter le bon temps en nous rendant nostalgiques du temps passé.

Personnellement, et vous l’avez bien compris, je pense que l’IA nous prive de plus en plus de ces moments d’exception dans une vie ou nous seuls, humains, sommes responsables de nos actes, où nous savons que nous avons notre destin entre nos mains. Ces moments qui deviennent plus tard des souvenirs inoubliables. Vous êtes en droit de vous demander pourquoi j’écris un tel article alors que je précise dans les premières lignes que ça n'est pas un réquisitoire envers la technologie ? Le progrès est inévitable et nécessaire car nous devons nous développer (économiquement, socialement et culturellement) pour rester compétitifs par rapport, d’abord aux autres pays du monde, mais plus généralement car les avancées sont, depuis la nuit des temps, le socle du développement de l'espèce humaine. Parmi ces avancées, on peut noter l’imprimerie, réinventé par Gutenberg (inventée pour la première fois par les Chinois) ; la roue de Ljubljana Marshes ou plus récemment toutes les avancées technologiques élaborées par Elon Musk, génie du XXIème siècle.

Je finirai en conseillant aux citoyens du monde de ne pas freiner l’avancée, fondement de notre civilisation, mais de préserver une part d’éthique pour que l’être humain ne se perde pas dans cet univers en perpétuel changement.