Je me souviens de mes premières expériences professionnelles et de ma rencontre fondatrice avec Mathias Monribot. Etudiant il partit en Californie, un peu pour la blague au départ et il en revînt avec un algorithme et un millier d’idées à la seconde. Quelques années plus tard il était à la tête d’une centaine de collaborateurs et sa société d’édition de logiciel se portait plutôt très bien.
Il était alors temps de changer de direction. Toujours inspiré et curieux il fît un constat simple : «Lorsque j'ai créé Petit Poucet, il n'y avait rien pour accompagner les étudiants créateurs d’entreprise». La croisade pouvait commencer. Petit Poucet naquît ainsi, de celle volonté de créer des synergies, des leviers, des tremplins dans un terrain étrangement délaissé, celui des jeunes créateurs d’entreprise. L’objectif n’était pas fondamentalement de dénicher un nouveau Steve ou Bill dans un garage français (de toute manière ils sont trop étroits, et on y met pas grand chose à part une voiture) mais plutôt de créer de repères, des relais et des voies d’aides possibles pour tous ces jeunes, souvent encore étudiants qui ont des idées et qui veulent les mettre en oeuvre sans pour autant avoir envie de se raser, mettre une cravate, serrer un chignon, aller parler à un banquier, faire des projections financières sur 5 ans (alors qu’ils hésitent encore sur la prochaine soirée de ce week-end…)
Près de 15 ans après Mathias a réussi. Des dizaines d’entreprises lancées, des dizaines d’emplois créés, des solutions pour des financements à petites, moyennes et grandes échelles ; des récompenses dans tous les sens et une reconnaissance unanime de toutes les personnes qui se soucient de la création, dans son sens le plus large, en France.
Cette semaine tout le monde parle de BlaBlaCar et de ses 73 millions d’euros levés. Cette réussite est tout simplement géniale. Et comme le clame son fondateur "Ce qui nous arrive peut arriver à d'autres start-up en France ». Et il faut défendre cette ambition.
Chaque jour des idées germent, des challenges sont relevés, des choses sont tentées. La France est à l’origine de nombreuses innovations, utilisées quotidiennement, dans le monde entier.
Et il faut faire plus !
#Tech24 (vidéo attachées à cet article) fait un état des lieux de ce qui existe pour accompagner les projets High-Tech en France. Le constat est simple : même si la BPI est à l'origine de quelques belles levées de fonds (comme récemment dans Sarenza), la France et l'Europe gagneraient à se doter d'un bras armé institutionnel comparable à celui qui est disponible aux États-Unis. « En France, il y a cinq fois moins de capital-risque disponible par habitant qu'aux États-Unis », observe Frédéric Mazzella, qui note la différence de vocabulaire entre les États-Unis et la France. « Au lieu de parler de risque, nous devrions célébrer l'aventure comme dans le terme venture capital. »
Je suis convaincu que nous pouvons tous faire plus. A notre échelle, dans notre travail, dans nos discussions, des plus informelles au plus guindées ; la collaboration doit être un moteur et le carburant n’est pas uniquement celui des gros investisseurs. Chacun peut apporter un conseil, un avis, un « like », devenir client, parrain, sponsor, relais… Beaucoup parlent de la fuite des cerveaux depuis plusieurs années, de nos français qui partent développer leurs compétences ailleurs. Il faut trouver des solutions et encourager, soit le retour, soit le non-départ de tous ces projets.
J’en appelle au bon sens de tout le monde. Il ne s’agit pas de créer un « adopte-ma-startup.com »ou de développer du crowndfunding à tout va ; mais simplement de se rappeler que l’innovation est partout et tout le temps. Qu’il faut la soutenir, l’encourager, applaudir les porteurs d’idées, aider les porteurs de projets et ne jamais oublier, comme l’a toujours dit Patrick : « que c’est de la rencontre et l’échange que naît la création ».
Pour aller plus loin :
www.petitpoucet.fr / www.lafrenchtech.com / www.bpifrance.fr