LE COIN DES CURIEUX

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Telle était mon obsession depuis la tête de Pogba contre le Nigeria.

 

Pour tous ceux qui l’ignorent ou n’ont pas le temps de faire un glisser / coller sur Google, Gary est un ancien footballeur anglais qui marqua un sacré nombre de buts dans les années 80 et qui un jour déclara « Football is a simple game: 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans win ».

Vous ne m’en voudrez pas, mais je vais m’abstenir de traduire.

 

Je ne pensais qu’à cela donc, et ce matin rien n’a changé, hormis la tristesse.

 

Revenons un peu en arrière.

Le 8 juillet 1982 j’avais quelques mois, mais j’ai l’impression qu’un souvenir génétique s’est ce jour là inscrit en moi. Souvenir qui sera nourri années après années par d’innombrables coups de sang, élans de colère, de passion de mes oncles, parents, grands-parents, amis, qui n’ont eu de cesse de me rappeler ce jour tragique et magique à la fois, pour toute une génération de supporters.

Hier soir je regardais mon fils de presque 8 mois et j’imaginais ce que mon père a du me dire 32 ans plus tôt ; et croyez-moi je me rends bien compte qu’il n’est pas nécessaire qu’un enfant de cet âge comprenne tout ce que les adultes déblatèrent autour de lui. Mais peut-on réellement en vouloir à la passion et à la tragédie.

 

Vers 18h14 je me suis d’abord dit : mieux vaut maintenant qu’à la 85ème. Je nourrissais l’espoir que la domination dans le jeu et dans l’état d’esprit allait payer. Et cet espoir ne cessa jamais de m’animer, même après l’arrêt robotique de Neuer. Mais le football c’est cela, trois coups de sifflets et on rentre à la maison, seuls et tristes.

 

Je me suis alors mis à penser aux seulement 16% de personnes, sondées par l’Equipe qui estimaient que finir deuxième de notre groupe était une bonne chose. Car en effet, l’Argentine, la Belgique, les Pays-Bas ça reste un parcours qui nous amenait en final peut-être du bon côté de la télévision. En 2006 la France finissait deuxième, derrière la Suisse (ironie ?) et accédait à la finale. Mais je ne veux pas que cette pensée m’habite trop. Une Coupe du Monde ça se gagne en battant tout le monde, chaque match est une finale. Et je l’ai déjà écrit dans un article précédent, une finale ça se gagne.

 

Alors que penser ce matin ?

Les larmes, la fierté, la colère tout est là. D'abord oublier les détails : Anara Atanes qui se fait encore de la pub, la sortie de Valbuena que je ne m'explique pas, les supporters qui arrêtent de chanter à la 60ème. Oui, oublier.

Et NON, je me refuse à penser à l’Euro ou à la prochaine Coupe du Monde. Il y a entre 150 et 300 matches d’ici là, par joueur. Tout peut arriver, des éclosions, des déceptions, des blessures, des révélations. Dans 2 ans la France devra aussi jouer avec une toute autre position : pays hôte et favori. Ce n’est pas rien ; fondamentalement les choses seront différentes. Elles le sont toujours. Sauf pour l’Allemagne me direz-vous…

Sans convaincre, sans prouver l’Allemagne continue son chemin. C’est cruel, seul le football peut créer de telles situations. Ainsi va la passion.

 

Alors, j’en appelle à tous, ceux qui y ont cru comme Hugo et moi, un soir dans le froid des tribunes du SDF face à l’Ukraine. Après le coup de sifflet de final, le speaker n’a pas arrêté de diffuser des rythmes brésiliens. Les corps et les coeurs se réchauffaient ; certains auront attendu le match contre la Suisse. Peu importe, la ferveur est là. Ne rangez pas vos maillots, ne raccrochez pas vos crampons, la route est encore longue. Pensez à ceux qui attendent depuis 1982. Pensez à 1998. Pensez à 2006. L’avenir s’écrit tous les jours, dans la sueur, l’effort, les cris, les larmes, la joie. 

 

Nous avions l’équipe la plus jeune disent les observateurs, je retiendrai de cette Coupe du Monde que nous avons l’équipe la plus fière et la plus ambitieuse. 

 

See you Gary, meet us for the second star…

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