LE COIN DES CURIEUX

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A l’approche de la COP 24 dédiée au climat, les enjeux écologiques et climatiques sont bien présents dans les esprits, et ils sont de taille. L’information ne date pas d’hier. En 1972 déjà, le Club de Rome alertait l’humanité sur l’urgence de l’évolution vers un mode de vie soutenable à long-terme.

Près d’un demi siècle après, les conclusions de Dennis Meadows, co-auteur du rapport, sont implacables : le développement durable est une nécessité, sous peine de faire courir un réel risque à la société. 

Les enjeux

Même si l’information a mis du temps à gagner les esprits, une véritable prise de conscience semble bel et bien avoir lieu en Occident. Mieux vaut tard que jamais ! Les nouvelles générations sont conscientes des enjeux. En témoigne le manifeste étudiant pour un réveil écologique (https://www.linfodurable.fr/educationcitoyennete/un-manifeste-etudiant-pour-un-reveil-ecologique-lance-par-les-eleves-de), signé par plus de 13.000 étudiants français issus de grandes écoles, qui s’engagent à ne pas travailler pour des entreprises ne possédant pas une politique RSE cohérente.

Mais les citoyens ne sont pas les seuls à réagir. Les entreprises apportent elles aussi leur contribution, avec des innovations qui pourraient participer à l’élaboration du modèle de demain. Tous les domaines sont concernés, mais les plus spectaculaires ont lieu dans l’industrie des transports. Chaque jour, plus de 100.000 avions décollent dans le monde entier. Près de 10 milliards de tonnes de marchandises sont acheminées chaque année par les mers. Il existe plus d’un milliard de véhicules terrestres en état de circuler. Tous ces chiffres sont en nette augmentation d’année en année. Quelles alternatives propres seraient envisageables ? Face à la pollution conséquente que représentent ces moyens de transport classiques, des moyens de substitution sont apparus, et ce n’est qu’un début.

Transport routier et mobilité urbaine

D’un point de vue routier, la voiture électrique n’est aujourd’hui plus un projet, mais une réalité bien établie. Forcés à l’action par la réussite éclatante de Tesla sur un marché pourtant très conservateur, les constructeurs automobiles ont désormais compris qu’il était vital pour eux investir dans l’électrique s’ils souhaitaient survivre. Résultat, une majorité de marques de voitures proposent au moins un modèle électrique à la vente, de nombreux autres devant suivre dans les toutes prochaines années. La vitesse de cette mutation du marché est faramineuse. Au début des années 2000, rares étaient les personnes qui auraient envisagé sérieusement de rouler en voiture électrique. Un quart de siècle plus tard, ce sera peut-être l’inverse.

Les pouvoirs publics n’ont pas tardé à suivre le mouvement. Des transports en commun électriques fleurissent dans plusieurs villes de France (https://www.bfmtv.com/economie/mi-bus-mi-tramway-ce-vehicule-electrique-part-a-la-conquete-des-villes-moyennes-1571319.html). C’est sans compter les infrastructures dites propres déjà existantes comme les tramways ou les lignes de train qui quadrillent la France. Mais les sociétés privées s’y mettent aussi ! Des entreprises de transport longue distance comme Flixbus ouvrent des lignes 100% électriques, tandis que covoiturage est également en fort développement dans l’hexagone, la start-up française BlaBlaCar ayant récemment dépassé les 15 millions d’utilisateurs.

Voyages longues distances 

Alors que les choses sont bien engagées pour le transport routier, nous sommes encore loin du compte en ce qui concerne le transport aérien. Alors que Solar Impulse avait fait parler de lui en 2016, il faut toutefois rappeler que cet avion monoplace 100% électrique a bel et bien mis plus d’un an à effectuer le tour du monde (https://www.lepoint.fr/environnement/solar-impulse-2-termine-avec-succes-un-tour-du-monde-historique-26-07-2016-2057145_1927.php). Plus récemment, des scientifiques du MIT sont parvenus à faire voler un petit avion par vent ionique, c’est-à-dire sans hélice ou turbine ni carburant (https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/avion-avion-electrique-propulsion-ionique-vole-premiere-fois-50000079/). Ces réussites sont prometteuses, mais elles nous rappellent néanmoins brutalement que l’on est encore loin de pouvoir faire voler un avion de ligne électrique, encore plus sur une grande distance.

Pour faire voyager des passagers sur de longues distances, c’est plutôt un projet comme l’hyperloop qui pourrait bien se substituer aux avions à moyen terme. Projet évoqué par Elon Musk en 2012, de nombreuses entreprises à travers le monde se sont déjà lancées dans la conception de ce train du futur. En substance, il s’agirait d’un train à suspension magnétique souterrain circulant dans des tunnels dépressurisés, lui permettant de se déplacer à des vitesses dépassant potentiellement 1000 km/h. L’une des entreprises déjà sur le coup, Hyperloop TT, a récemment dévoilé un prototype de sa capsule de transport (https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302341768496-hyperloop-tt-devoile-sa-premiere-capsule-2210452.php). Installée à Toulouse, la start-up a annoncé le début des voyages commerciaux d’ici trois ans dans des pays avec qui elle a déjà signé des contrats, comme les Emirats Arabes Unis et la Chine. D’autres pays comme l’Espagne ou la Slovaquie seraient intéressés par ce projet.

Transport de marchandises

Le transport maritime représente 90% du commerce mondial de marchandises. Or un cargo pollue en moyenne autant qu’un million de voitures, rejetant notamment de grandes quantités de soufre dans l’atmosphère. Une compagnie maritime hollandaise a conçu une nouvelle génération de porte-conteneurs totalement électriques (https://www.wedemain.fr/La-premiere-barge-electrique-voguera-des-l-automne-en-Europe_a3151.html). Les premiers appareils ont été inaugurés à l’automne 2018. Il y a un an, c’était une compagnie maritime chinoise qui mettait à l’eau un cargo électrique destiné à la navigation fluviale. Ces performances, certes encourageantes, sont malgré tout à nuancer. En effet, le plus grand modèle électrique conçu à ce jour peut transporter 270 conteneurs, soit près de 75 fois moins que les plus gros porte-conteneurs standards, qui peuvent en transporter plus de 20.000. La transition écologique est donc encore loin d’être amorcée pour le commerce maritime. 

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Face à la relative impuissance constatée des mesures politiques en faveur du climat, seraient-ce les entreprises et les citoyens qui auraient le sort du monde entre les mains ? Quoiqu’il en soit, la transition écologique ne fait que commencer et les pistes d’amélioration et de mutation sont nombreuses. Dans un prochain article, nous aborderons le sujet de l’innovation dans la production énergétique.

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